Données de la recherche en SHS. Pratiques, représentations et attentes des chercheurs : une enquête à l’Université Rennes 2

Quels sont les types de données de recherche collectées, traitées et produites dans une université de lettres et sciences humaines et sociales? Quelles sont les pratiques des chercheurs en SHS en matière de stockage, d’archivage, de diffusion, de partage de leurs données de recherche ? Quelles sont leurs représentations et leurs définitions des données de recherche, leur position par rapport au libre accès ? Quels sont leurs besoins prioritaires en matière de gestion ou de partage des données de recherche ? Comment perçoivent-ils le bon niveau d’une politique des données ? C’est pour répondre à toutes ces questions qu’une double enquête, statistique et qualitative, a été menée à l’Université Rennes 2 au printemps 2017, enquête portée par l’URFIST (Unité Régionale de Formation à l’Information Scientifique et Technique) de Rennes, la Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne et le Service Commun de Documentation Rennes 2, avec le soutien des instances de l’université. Le rapport et ses annexes en présentent ici tous les résultats, avec un certain nombre de propositions pour une politique des données de recherche.

Trois objectifs principaux étaient visés

Établir un état des lieux
Il s’agissait d’établir un panorama le plus complet possible de la situation des données de recherche à Rennes 2, sur trois plans
: d’abord des données elles-mêmes (quels types de données sont  collectées  et  produites,  quels  volumes  sont  en  jeu,  etc.),  ensuite  des  pratiques  des chercheurs,  mais  aussi  de  leurs  perceptions,  notamment sur la question de l’ouverture et du partage des données, de  leurs réticences  éventuelles, et enfin de leurs besoins (en matière de services, d’infrastructures, d’accompagnement, etc.).
À l'instar de l'Université de Lille 3, dont l’enquête auprès des doctorants nous a beaucoup inspirés, nous avons pensé qu’un tel panorama pouvait  présenter un intérêt pour la définition éventuelle d’une politique sur les données de recherche à Rennes 2.
Cet objectif a-t-il   été   rempli?   Nous pouvons ici, et sans fausse modestie, répondre incontestablement oui : l’enquête, aussi bien statistique que qualitative, nous a permis de faire
un tableau assez détaillé et approfondi, même s’il n’est pas exhaustif, des pratiques, des représentations et des besoins des enseignants-chercheurs. La taille même de ce rapport et la
richesse des annexes témoignent du soin pris à cet état des lieux.

Élaborer une offre de services
Le deuxième objectif concernait surtout les acteurs mêmes de l’enquête, l’URFIST, le SCD et la MSHB, qui ont tous trois une mission de soutien à la recherche.
À travers cette enquête et notamment le recueil des besoins, il s’agissait pour ces trois service s de pouvoir mieux répondre aux besoins exprimés par les chercheurs, en termes d’accompagnement,  de formation, de services, de ressources, etc. S’il est encore évidemment trop tôt pour élaborer et présenter une telle offre de services, nous avons d’ores et déjà une bien meilleure connaissance de ces besoins, ce qui nous a permis de faire un ensemble de propositions à la communauté des chercheurs de Rennes 2, notamment en termes de services.

Alimenter la recherche
Le troisième objectif visé portait sur un double apport possible à la recherche
-d’une part, pour les travaux sur l’observation des pratiques informationnelles des chercheurs : l’intérêt ici concerne d’abord l’URFIST de Rennes et au-delà, le nouveau GIS (Groupement  d’Intérêt  Scientifique) «Réseau des URFIST», dont l’un des objectifs de recherche porte précisément sur cette thématique des pratiques informationnelles;
sur ce plan, l’enquête a indubitablement permis de mieux connaître les représentations, les réticences, les points de blocage, d’identifier les points critiques, notamment sur le partage des données. Par ailleurs, la réflexion sur la méthodologie de l’enquête nous a d’ores et déjà permis d’envisager une suite, en termes de projet de recherche du GIS «Réseau des URFIST»;
-d’autre part, pour la réflexion et le débat scientifique autour de la place des données en SHS : la MSHB est ici au premier plan, et l’enquête permettra d’alimenter le Séminaire Humanités Numériques, qui porte notamment sur cette question des données de recherche.


Deux objectifs complémentaires avaient été également identifiés, au début du projet
-d’une part, un objectif de sensibilisation des enseignants-chercheurs : par  elle-même, l’enquête avait une dimension de "méta-communication", en incitant les chercheurs à réfléchir à leurs pratiques et en les sensibilisant aux enjeux ; sur ce point, l’objectif a été atteint en partie, de l’aveu même de nombreux participants aux entretiens, qui ont reconnu que l’enquête leur a fait mesurer l’importance de cette thématique;
-d’autre part, un objectif de test et d’élargissement éventuel : le projet d'enquête a intéressé d’autres universités de l’UBL, ainsi que d’autres régions de France. Et ce sera l’objet d’une autre phase.

 

Type de ressouce: