Enseignement supérieur et recherche à l’ère du numérique : quel impact pour les établissements culturels ?

Depuis 2007, l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) organise le séminaire «Muséologie, Muséographie et nouvelles formes d’adresse au public». Les séances ont lieu de novembre à juin, un mardi par mois. Elles sont ouvertes aux étudiants de l’Ecole du Louvre (4ème année, Master I), aux agents du Ministère de la Culture, des Etablissements culturels, et aux professionnels qui en font la demande.

Le thème du séminaire est lié au fort impact de ce qu’il est convenu d’appeler globalement le « Smart Power » sous l’angle du bouleversement social, économique et culturel dans la production du savoir induit par le numérique. Seront explorés dans ce séminaire les enjeux qu’introduit le numérique dans l’enseignement supérieur et la recherche de manière générale, mais aussi pour les établissements culturels, qu’ils aient une vocation d’enseignement ou de recherche, qu’ils développent une politique éducative, ou qu’ils cherchent à développer de nouvelles formes d’adresse au public – ce qui reste la préoccupation historique de ce séminaire.

Les organisateurs posent le principe que c’est en partant des questions de recherche et de formation supérieure qu’il convient de penser l’avènement du numérique dans toutes les activités de transmission du savoir, dont les établissements culturels sont eux-mêmes des institutions majeures.

Elaborer des concepts pour appréhender et orienter les mutations de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le milieu numérique et dans le champ de la culture, c’est d’une part considérer cette question dans le champ spécifique de la recherche en art, et sur ces bases, et plus largement, c’est imaginer de nouvelles formes de production et de publication du savoir dans les musées, bibliothèques, maisons de spectacle et en interaction avec le monde académique et artistique. Mais c’est aussi intégrer la mutation profonde induite par le numérique notamment par l’automatisation des taches y compris intellectuelles, la production du savoir en « temps réel », les menaces sur les espaces critiques et d’interprétation induits par le traitement sémantique des documents et les réseaux sociaux dans ce qui constitue le creuset de nos traces numériques : le web des données.

Le numérique constitue une nouvelle épistémè qui transforme toutes les disciplines de la vie de l’esprit dont les arts, la muséographie, la bibliothéconomie, l’archivistique et tout ce que l’on appelle les « sciences auxiliaires » - outre l’impact énorme de ces transformations sur l’industrie éditoriale en général. Les séances de ce séminaire serot articulées étroitement et sous cet angle avec l’atelier Digital Studies conduit à l’IRI pour explorer de nouvelles pratiques « herméneutiques » dans différents champs disciplinaires et culturels.

III – Pédagogies numériques et médiation (20 janvier 2015 – 17h30 à 20h00)

Autour de théoriciens des sciences de l'éducation et de penseurs du numérique et de la médiation, la question se poser de savoir comment distinguer heuristique, didactique et pédagogie dans le contexte du numérique et quelles conséquences en tirer dans le champ de la transmission des savoirs et donc pour l’industrie éditoriale aussi bien que pour la transmission patrimoniale.

IV – Réseaux sociaux herméneutiques - (10 février 2015 – 17h30 à 20h00)

Comment faire en sorte que les données produites sur les réseaux sociaux soient productrices, échangeables et contributives ? A la lumière de la théorie des réseaux sociaux développée par Yuk Hui et Harry Halpin d’après les thèses philosophiques de Gilbert Simondon, nous imaginerons dans quelle mesure le réseau social peut devenir partie constituante d’un objet d’étude et mode de contribution pour l’étudiant, le chercheur, l’amateur.

V – Nouvelles interfaces, visualisation et questions de design (17 mars 2015 – 17h30 à 20h00)

Quels designs et quelles ergonomies pour les nouveaux outils de l’enseignement supérieur, de la recherche et pour les réseaux sociaux les sous-tendant ? Cette séance sera l’occasion de réunir des spécialistes de la visualisation et de ce que nous désignons à l’Iri par le terme « écologie homme-machine » afin de débattre des enjeux du co-développement des dispositifs par lesquels passent l’enseignement supérieur et la recherche, et notamment dans des cadres de recherche-action.

VI – La question du multilinguisme dans la transmission numérique des savoirs (14 avril 2015 – 17h30 à 20h00)

L’introduction des objets spatio-temporels (type vidéolivre) dans l’enseignement supérieur et la recherche, et leur généralisation culturelle appelle une réflexion poussée sur le multilinguisme. La traduction assistée par ordinateur est un automate dont il faut apprendre à se servir pour, au delà du calculable, faire place à du non-calculable – et en faisant de ces automatismes des fonctions critiques. Nous nous demanderons quels dispositifs de TAO sont ouverts à une interprétation trans-lingue.

VII – Traduction contributive (19 mai 2015 – 17h30 à 20h00)

Qu’elle soit naturellement adoptée par les communautés de sous-titreurs sur le web ou envisagée comme un renouveau de l’enseignement des langues, l'idée d'une traduction assurée par les amateurs eux-mêmes fait son chemin et nous accueillerons des traductologues, des développeurs et des artistes ayant développé des technologies allant dans le sens d’une contribution des amateurs ou des apprenants.

VIII – Histoire et devenir des modes d’évaluation et de critique (16 juin 2015 – 17h30 à 20h00)

Séance conclusive dans le cadre de Futur en Seine orientée sur la question de l’évaluation, de la certification et finalement de la critique, à l'aune de la révolution numérique. Quelles politiques de reconnaissance et de validation académiques, fondées sur quels « régimes de vérité », et fondant des procédures d’évaluation et de validation des acquis – y compris « par les pairs » - peuvent-elles être proposées au regard des dispositifs de certification hérités du passé et des nouvelles formes de validation et d’évaluation issues des réseaux et des automates qui analysent les traces – et avant eux, issues de la bibliométrie? Le travail de curation sera confronté avec celui de certification à la lumière des processus de curation et de certification contributive.

 

Les séances se déroulent dans la salle « Triangle » sur la Piazza Beaubourg (l’esplanade pentue devant l’entrée du Centre Pompidou), à droite du mobile de Calder.

L’entrée est libre.

Ce séminaire est co-organisé par l’Institut de Recherche et d’Innovation et le Ministère de la Culture et de la Communication.

Courriel : paulemilegeoffroy@gmail.com

Adresse événement : Centre Pompidou PARIS

 

Date: 
Mardi, 20 Janvier, 2015 - 17:30 - Mardi, 16 Juin, 2015 - 20:00

Type d'événement: